Un samedi après-midi, nous avons visité le château de Chambord. C’est un grand château luxueux qui était la propriété des rois de France. Mais la seule chose qui m’ait vraiment frappé est le célèbre escalier de Chambord. L’escalier a été construit par Léonard de Vinci à la Renaissance. En fait, l’escalier est formé de deux escaliers en spirale qui s’entrecroisent. Aujourd’hui on pourrait dire que les escaliers sont semblables à un brin d’ADN. Les escaliers sont comme un tronc d’arbre et à chaque étage il y a des branches, des couloirs, qui mènent aux chambres et aux grandes salles du château. Cette visite était une expérience formidable. J’ai vu une chose que je n’aurais jamais pu voir aux Etats-Unis. L’escalier de Chambord m’a fait une impression puissante qui durera longtemps.

Oliver Lucier

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A l’âge de quarante ans, Sébastien Beaury a décidé de changer de vie: après avoir travaillé dans une entreprise, il s’est résolu à devenir paysan. Pendant une année, il est allé dans un lycée agricole ; puis sa famille s’est mise à chercher des terres pour créer une ferme. C’était difficile de trouver des terres où ils pourraient s’installer. On nous a expliqué qu’en France, il n’existe pas beaucoup de terres qui ne sont pas occupées, tandis qu’aux Etats-Unis, il reste encore des terres non développées et des endroits sauvages en abondance.

LizaIl est vrai que quand nous avons voyagé dans la campagne française (de l’aéroport Charles de Gaulle jusqu’à Tours, et dans les environs de Tours), nous avons vu beaucoup de champs cultivés. M. Beaury et sa famille ont fini par trouver une parcelle de terre, et ils s’y sont installés. Ainsi est née la ferme du «Cabri au lait» où l’on élève des chèvres, et où l’on fabrique du fromage.

Liza Lavrova

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Zita GratzlIl semble que je ne puisse pas échapper, où que j’aille, au fait qu’être une femme est perçu comme une invitation à remettre en question ma valeur et mon existence. Salut, je m’appelle Zita Gratzl, je viens de Cleveland, Ohio, et je vais essayer de garder ce discours aussi léger que possible. Cela étant dit, je vais parler du harcèlement verbal dans la rue, je pense particulièrement aux sifflements, une réalité quotidienne pour les femmes dans ce monde.
En France, en particulier, les jeunes sont pris entre l’envie de pratiquer leur anglais et une fierté, une autosatisfaction, de leur capacité à parler français. Ils supposent aussi que lorsqu’ils entendent une Américaine bruyante, rentrant tard après avoir bu quelques bières, parlant en anglais avec ses amis, qu’elle ne peut pas comprendre leur langue magnifiquement brutale. C’est à cause de ce dilemme que — à moi, qui possède une langue que tout le monde cherche à apprendre, et en tant que femme — l’on m’a dit en français et en anglais quelques mots très laids. Le problème majeur n’est pas que ces mots soient laids, mais plutôt que la situation n’a pas évolué depuis des années.
Même si ma réponse aux sifflements à Tours était inélégante (cracher sur les harceleurs, si vous voulez savoir), on m’a dit de tenir ma langue, de continuer à marcher, d’ignorer ces actes à Paris. Mais je termine avec ces questions : comment la situation va t-elle pouvoir s’améliorer si on ne demande pas aux harceleurs et aux agresseurs de changer de comportement ? si on nous demande d’être des objets muets ? et si l’abus reste non maîtrisé ?

Zita Gratzl

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BryannaColvinLes différences entre ma culture indonésienne et la culture française sont très évidentes. Par conséquent, je souhaite comparer la pratique de la méditation en Indonésie et le temps passé dans les cafés en France. À mon avis, les Français passent leur temps seuls dans des cafés ou avec leurs amis pendant au moins deux heures comme une sorte de méditation. En comparaison, un Indonésien médite autant de temps qu’un Français en passe assis dans des cafés. Depuis que je suis adulte, je n’ai jamais passé plus de trente minutes, en dehors des périodes de fêtes, assise à table. J’emploie la plupart de mon temps aux études ou à la méditation parce que ma mère m’a enseigné que la méditation est très importante pour l’esprit et  la santé spirituelle. Les repas sont très importants pour les Français donc j’apprends à penser aux repas comme une façon de me détendre au lieu d’une corvée.

Bryanna Colvin

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La dégustation de vin et fromage

Je dois admettre que je ne pouvais pas manger de fromage avant de venir en France. En général, le goût des produits laitiers me déplait. Dans le Nord-ouest de la Chine, d’où je viens, on mange beaucoup de bœuf et d’agneau, mais je suis 50% végétarienne et ne mange que du poulet et du poisson. Néanmoins, la dégustation de vin et fromage à Tours m’a donné envie de manger du fromage, comme je ne l’aurais jamais imaginé. Je m’intéresse au vin, parce que ma région en Chine est aussi connue comme l’une des meilleures régions de production de vin. En effet, cette région, le Xinjiang, se trouve sur la même latitude que Bordeaux et le sud de Californie.
Arnaud, l’expert du vin et fromage, en tant que directeur d’un vignoble, nous a présenté les étiquettes des bouteilles de vin et nous a enseigné comment manger du fromage avec le bon type de vin. D’abord, comme le Tour de France, qui dure trois semaines et qui a lieu au mois de juillet, on commence le “tour des vins” dans la vallée du Rhône, puis on traverse l’Alsace, la Bourgogne, le Bordelais, et on finit dans le Val de Loire. « Très bien, je me dis, on va goûter des types de vin différents». Étonnée par la diversité des vins dans un pays si petit, j’étais impatiente de commencer le tour. Arnaud a commencé sa présentation en nous enseignant quelques termes professionnels pour parler du vin et de sa production. Le premier terme a été « AOC », qui veut dire Appellation d’Origine Contrôlée. Le but de l’AOC est d’identifier les produits avec les milieux physiques et biologiques où ils sont produits. Par exemple, on peut aisément dire que le Bordeaux Blanc vient de Bordeaux. « S’il y a une chose dont il faut se souvenir pendant cette séance, c’est le mot ‘terroir’ », dit-il. Parce que le type et le goût du vin dépendent des terroirs sur lesquels les raisins sont cultivés. Les climats et les emplacements géographiques sont forcément importants pour les cépages. Ça me rappelle ces endroits, qui s’appellent des chambres de ventilation, sous lesquels les raisins deviennent complètement secs à cause de la chaleur et du vent.Jing Liang

On a appris des choses sur l’histoire du vin,  qui a commencé chez les Grecs pendant l’Antiquité il y a 2500 ans. Il y a aussi beaucoup de références dans la Bible. Le vin a une histoire riche. Les goûts des vins sont aussi influencés par des événements politiques. Par exemple, pendant la Guerre de Cent-ans entre les Français et les Anglais, la présence anglaise dans les régions françaises a laissé des marques sur les coutumes culinaires et les goûts des vins. Le premier verre que nous avons bu était un vin d’Avignon dans les Côtes-du-Rhône. Quand on goûte du vin, il y a, en général trois étapes : au début on regarde la couleur, ce qui fait plaisir aux goûteurs, et puis, on sent les odeurs, en faisant gentiment bouger le verre afin que les odeurs se dispersent dans l’air. On peut alors goûter le vin. Ma combinaison de vin et fromage préférée est le Bordeaux Blanc avec du Bleu, qui est, en fait, le fromage le plus fort. Cette combinaison m’a tout de suite plu, à ma grande surprise. Je m’explique : le Bordeaux Blanc a un goût de vinaigre tandis que le bleu a un goût amer. Quand il fait chaud comme ce jour-là à Tours, un verre de Bordeaux Blanc avec des glaçons et du bleu s’accordent parfaitement et vous donnent de la fraîcheur !

Ling Jiang

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ZELDA

La première manifestation que j’ai vue dans ma vie s’est déroulée à Paris le 4 septembre 2016. Cela m’a beaucoup touchée parce que c’est la communauté chinoise qui exprimait son opinion pour demander plus de sécurité. En tant que Chinoise, j’étais déçue en entendant dire qu’un compatriote avait été attaqué en public. La mort d’un innocent a énervé les gens et  a soulevé des inquiétudes parmi les Chinois de Paris, qui ont du mal à s’intégrer depuis longtemps. C’est la raison pour laquelle cette manifestation a eu lieu.

J’ai vécu à Boston aux États-Unis pendant deux ans et n’ai jamais vu de Chinois demander au gouvernement d’améliorer leurs conditions de vie pour : plus de sécurité, moins de discrimination et plus d’égalité, etc. Je sais bien qu’on a des difficultés inévitables quand on est minoritaire dans la société, mais la manifestation que j’ai vue m’a fait réfléchir à l’idée de vivre dans un pays avec une identité étrangère. À quel point les étrangers peuvent-il se mélanger ? Pourquoi est-ce que la communauté chinoise en particulier a des difficultés à s’intégrer ? Même si les questions ont l’air générales, il faut que je trouve des réponses pour bien connaître Paris, et à plus long terme, pour mieux comprendre mon identité au milieu d’un environnement étranger. Comment une minorité peut-elle combattre l’influence des stéréotypes sur elle quand elle a du mal à communiquer avec les autres ?

Zelda Zhao