Bonjour à tous,

C’est ma dernière lettre à la France et je suis bien contente que ce soit la fin de cet exercice masochiste. La chose qui me manque le plus à Paris est simple : mon métro, ma ligne, la ligne 6. Premièrement, ce métro va vers la Seine, avec ma vue préférée de la Tour Eiffel. La tour est grande et magnifique, mais la meilleure vue de la tour, à mon avis, est la vue qui surprend. On pourrait marcher vers les rues de Paris, grands immeubles et murs comme seul paysage, mais, tout à coup, la tour devient visible—magnifique et simple en même temps. C’est l’expérience de la ligne 6. Il faut que je revienne à ma ligne et que je sois de nouveau surprise par la tour et sa beauté.

Après cette crise, je ne sais pas comment le monde aura changé, parce que je pense que c’est impossible de connaître l’inconnaissable. J’espère que le monde ne sera pas complètement diffèrent, mais je pense c’est un vœu pieu. Je doute pouvoir retourner à l’université, faire les mêmes choses avec mes amies, être près de l’une et l’autre, boire dans les mêmes verres (ou bouteilles), et manger dans les mêmes plats. Je sais que le reste du monde aime le stérile, le propre, mais je déteste les deux. Je n’aime pas l’odeur du désinfectant. Je déteste le type de personne qui est obsédée par les origines de l’eau et boit seulement de l’eau en bouteille. Je sais que c’est un peu bizarre, mais j’aime quand mes pulls ne sont pas propres et que mes jeans sont sales et flasques. J’aime quand il y a quelques miettes sur ma table et de la sueur sur ma peau. Une dystopie, à mon avis, est totalement propre.

Bonne journée,

Natalie.