Chère Rue Damesme,
Tu étais ma maison à Paris et je penserai toujours à toi quand je pense à Paris. J’espère qu’un jour nous nous reverrons après l’épidémie. Mais comment est-ce que j’imagine ce monde après l’épidémie ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Oui, il y aura des changements à court terme et il faut que tout le monde les respecte. Et oui, il y a ceux qui parlent d’effets permanents sur notre monde, un monde dans lequel on ne se serre pas la main, dans lequel on ne fait pas la bise. Un monde touché par la peur et la crise économique. Cependant, bien qu’il y ait des moments où, moi aussi, j’ai peur du futur, il vaut mieux qu’on se concentre sur l’espoir.
Je vois un monde avec un nouveau souffle. Les choses n’ont jamais été aussi bonnes pour l’environnement et le changement climatique. Cette phrase est souvent la chute d’une blague à propos de l’état du monde, mais c’est vrai néanmoins. À la suite du confinement, les émissions de CO2 ont considérablement diminué. Sans touristes, les voyagistes australiens utilisent leurs équipements pour aider les scientifiques à planter de nouveaux coraux sur la Grande Barrière de Corail. Des milliers d’ouvriers au chômage au Pakistan grâce à l’épidémie ont été embauchés par le gouvernement pour planter des millions d’arbres. Le monde commence à guérir. Je vois un monde futur dans lequel ce processus se poursuit et il faut qu’il se poursuive.
J’imagine aussi un monde plus solidaire avec des gens plus reconnaissants. On va savourer des choses plus petites, l’étreinte d’une copine, un métro bondé, un repas dans un restaurant. Quand on souffre, on commence à regarder la vie avec plus d’empathie.
Je vois un monde avec plus de respect pour la science. Parfois j’ai des doutes, lorsqu’on voit des gens qui protestent contre le confinement où quand notre président nous conseille de boire de l’eau de Javel. Mais j’ai l’espoir que les vrais leaders, ceux qui mènent avec la sagesse et la science vont exceller. J’ai l’espoir pour un monde avec moins de stupidité égoïste. On ne sait pas vraiment ce que le monde sera, mais j’ai encore l’espoir.
A la prochaine,
Kate