Chère Tour Eiffel,

Comme je n’ai rien fait (pratiquement) depuis le début de mon confinement chez moi aux États-Unis, je pensais que je vous écrirais une lettre qui vous exprime ma reconnaissance pendant mon séjour à Paris.

Vous savez que quand j’habitais à Paris dans le beau quartier de Passy, je vous voyais tous les jours.  Pendant que je prenais la ligne six du métro pour aller à Reid Hall, j’avais une vue magnifique de vous depuis le pont entre les arrêts Passy et Bir-Hakeim.  Cette vue de vous était si jolie avec la Seine et les autres bâtiments de Paris juste à votre côté. Je vous voyais aussi, Tour Eiffel, quand je faisais une promenade dans la Rue de Passy près de l’immeuble dans lequel j’ai habité avec ma famille d’accueil, et je pouvais même marcher vers vous directement en quinze minutes.

            En entendant les nouvelles que je devais rentrer brusquement aux États-Unis, j’ai décidé de vous rendre visite toute seule pour voir tout Paris comme un moyen de lui dire au revoir.  C’était une journée où il faisait si beau avec un ciel bleu que l’on n’avait pas vu pendant longtemps, donc j’ai acheté un billet pour votre étage le plus haut (qui n’était pas cher du tout, heureusement).  Quand je suis arrivée, il n’y avait pas beaucoup de touristes malgré la météo, évidemment à cause du virus. Je pensais que ma visite serait ainsi plus personnelle. Je suis montée jusqu’au deuxième étage (au-dessus de l’étage où se trouvent les restos et les boutiques), et je suis restée là-bas pendant trente minutes.  Même à cet étage, la vue était incroyable partout. Ensuite, je suis montée tout en haut, où la vue était à couper le souffle. Je pouvais vraiment tout voir de Paris — j’ai reconnu plein de bâtiments qu’on étudiait dans le cours d’architecture avec Sweet Briar, et même mon quartier de Passy. J’ai marché tout autour de l’étage en prenant des photos, mais surtout, en digérant la vue incomparable et le fait que je quitterais cette belle ville dans seulement deux jours.  Je ne voulais pas descendre et je suis restée à cet étage pendant presque trois heures. J’ai même vu tomber le beau crépuscule sur Paris. Je pense que personne n’a remarqué que j’étais là pendant si longtemps, il me semble d’ailleurs qu’il n’y a pas de règles qui limitent le temps qu’on peut y passer. Tandis que je me sentais très triste, c’était tellement paisible de voir tout Paris et de dire au revoir à cette belle ville comme ça. Quand je suis finalement partie, j’ai appris que vous seriez fermée indéfiniment à partir du lendemain.  J’étais vraiment une des dernières personnes à vous rendre visite avant longtemps — quelle chance.

            Tour Eiffel, j’ai rêvé de vous rencontrer pendant presque toute ma vie, depuis que j’ai commencé la danse classique comme une bambine et depuis le début de mon apprentissage de la langue française au collège.  Je suis très reconnaissante d’avoir eu l’occasion de vous voir en personne et je n’oublierai jamais mon expérience avec vous tout au long de mon séjour à Paris, et surtout, ma visite avec vous juste avant mon départ.  Vous me manquez beaucoup, Tour Eiffel, mais on va se voir bientôt.

                                                           Bisous,

                                                                       Elizabeth