Poème
On arrive dans Paris lumineux et bilingue,
Prêts pour la France (maybe) au point d’en être dingue.
Et on découvre qu’on a tellement de temps
Mais pour quoi? Les devoirs ne sont pas agaçants,
Et les voyages et les balades sont fatigants,
Si on en fait trop. Donc, qu’est-ce que cette liberté?
Qu’est-ce que cette sensation de ne pas être,
Occupés comme des fous? On est comme des traitres,
Car aux États-Unis on est habitués,
Aux horaires pleins, à nos vies sur le point de crever.
Qu’est ce que c’est l’expérience de n’avoir rien à faire,
Dans le jardin avec les canards et les mères
Qui gardent leurs enfants. C’est quoi, cette révolution?
En tant qu’américaine, j’ai eu quelques notions,
Sur l’importance d’être efficace et actif,
Mais les Français peuvent avoir le bon objectif,
De vivre plus doucement : pour lire, pour penser
Aux musées, aux concerts où on passe
Notre temps, où on peut ouvrir les cœurs pour créer
Quelque chose de merveilleux qui peut déclarer
Les droits de l’homme et du citoyen dans ce monde,
Comme le droit de résistance à l’oppression.
Reconnaissante pour cette petite pause nécessaire,
Je me sens poussée par une force littéraire,
À décrire quelques sentiments de ces quatre mois.
Mais les brefs résumés ne suffisent pas, parfois,
À résumer comment on est arrivé
Ici… de la Loire, avec ses jardins verts et gais,
Les beaux châteaux et par dessus tout, la guinguette,
On oublie ici. Or, je les ai trouvés chouettes,
parce que c’était au jardin que j’ai appris,
En quoi sont fait les Français, un peuple joli,
Doux, parfois trop lent, mais plus que tout, bienveillant,
Patient avec leurs enfants et souvent accueillant
Envers les voisins qu’ils ne connaissent pas forcément,
Ils partagent la terre et les temps.
Ils sont les dignes représentants des droits de l’homme.
Mei Mei Chan