La plupart du temps, je mange une barre de granula en conduisant vers le travail ou l’école, vais au drive pour le déjeuner, dévore des pâtes devant la télé quand je rentre chez moi le soir. Aux États-Unis tout bouge vite et je mange quand je peux car il le faut. Les portions sont grandes, les aliments sont transformés, mais souvent je n’en perçois même pas le goût parce que je suis concentrée sur autre chose.

En France, on prend son temps. On ne mange pas ; on dîne. Il y a une certaine culture et une importance qui entourent la nourriture ici que nous n’avons pas aux États-Unis. Les repas ne sont pas seulement pour la subsistance, ou pour soulager la faim, mais pour vivre. Chaque matin, je me prépare un œuf pendant que j’attends mon café et écoute la radio. Pour le déjeuner, je mange un sandwich et bavarde et ris avec mes amis dans le jardin. Le dîner occupe la plus grande partie de la soirée. Je parle avec ma mère d’accueil et mets la table pendant qu’elle cuisine. Chaque soir, nous mangeons de la nourriture fraîche. Il y a plusieurs plats : peut être des pommes de terre et de la viande en premier, puis du fromage, puis un fruit. Pendant le repas, nous discutons de notre journée, de politique, de nos centres d’intérêts ; c’est un moment pour faire connaissance. Nous mangeons lentement pour profiter des saveurs et de la compagnie. Le dîner dure une heure, mais sûrement plus si nous mangeons avec des amis.

Parfois, c’est difficile. Les Français mangent tard, autour de 20h30 ou 21h00, donc quand nous finissons je vais souvent directement au lit. Si je suis fatiguée, je veux seulement un plat, je veux dévorer mon dîner en deux minutes et retourner dans ma chambre, juste comme je le fais chez moi. Mais les repas sont une part importante de la vie parisienne. Si je veux m’immerger dans cette vie, je dois m’habituer à un dîner complet et long chaque soir, en savourant la cuisine. Ce n’est pas la pire des obligations.

Isabela Walkin